vendredi 4 décembre 2009

Road Trip: Argentina, 2 décembre





Sur la route, des paysages très verts...puis bien plus secs.



Nous partons de Tucuman. Nous pensions aller à Tafi del Valle, recommander par le Lonely et le Routard, mais une amie d'amie d'amie habitant Tucuman nous conseille, plus loins dans la Vallée Calchaquies, Amaicha del Valle.

Après 4h de bus, avec une vue luxuriante pendant 3h puis aride tout à coup, nous arrivons à Amaicha, au camping les Algarrobos (8 Arg pesos par personnes et tente, très bien). C'est la première fois que nous utilisons la tente!


Nous patons ensuite en excursion avec Sebastian, LE gars qui s'occupe du tourisme dans le village, qui nous avait convaincu difficilement de prendre son excursion à 40 Arg pesos. Il nous emmène dans son van, avec deux autres touristes, aux ruines de Quilmes, l'attraction de la vallée. Ce sont en effet des ruines pré-colombiennes très importantes. Sebastian nous raconte, pendant une heure comment les diaguitas, ce peuple de guerrier, qui avait résisté aux incas, avait construit ici son village (10 000 habitants à son apogée). Un village à moitié sous terrain, construit sur ces collines pour des régions stratégiques: D'en haut, on y voit toute la région, mais la montagne empêche d'être attaquer par derrière, la montagne protège le village.


Comme les gaulois ils ont donc résisté, dans ce petit village entre 1400 et 1500 et quelques, à l'envahisseur: L'inca puis les colons espagnols. Mais la conquista eut raison de ces valeureux guerriers. Après un long siège, les femmes et les enfants redescendirent petit à petit, et ils furent obligés de se rendre...

Alors commence le grand exode: Beaucoup durent marcher vers Buenos Aires, pour y être réduit en esclavage. Seul 400 survécurent à ces longs mois de marche et de souffrance. Près de BA fut alors fondé la réduction de Quilmes, dont vient la fameuse bière argentine.

50 ans plus tard, des Diaguitas, qui étaient passés de l'autre côté de la montagne, redescendirent de la Cordillère où ils s'étaient réfugiés. Ainsi continuèrent à se transmettre oralement des traditions, comme l'hommage à la Pachamama, la terre. A Amaicha, de nombreux villageois la vénère: En versant sur le sol les premières gouttes du breuvage qui en vient (le vin ou l'eau par exemple) quand on boit (le sprite, j'ai demandé, ca marche pas)m en pausant une pierre sur un des nombreux autels de pierre qu'il y a partout, et, surtout, par la grande cérémonie de la pachamama en aout.

Depuis 20 ans environ, l'héritage indigène de la communauté est petit à petit assumé.

Une partie des ruines de Quilmes est restaurée sous la dictature militaire.

En 1992, sous Menem, l'impensable se produit: L'Etat privatise une partie les ruines. Une entreprise y construit un immense complexe touristique de luxe, avec une grande piscine (alors que les habitants comme le bétail de la région souffrent cruellement de la sécheresse). Après de longues annés de luttes des indigènes, dont les ancêtres repose dans un cimetière sur lequel a été construit l'hôtel, le tribunal décide de fermer provisoirement le lieu en 2007. Certains indigènes souhaitent sa destruction totale, par respect pour les defunts, d'autres, sa transformation en école ou autre lieu de culture.


La partie restaurée des ruines


La partie non restaurée


Vous voyez les batiments et le petit point bleu? Le complexe 5 étoiles et sa grande piscine

Les indiens avait choisi ce lieu puisqu'on y voyait toute la vallée...

Après avoir visité les ruines de Quilmes, nous reprenons le van et partons vers le désert, en prenant un chemin totalement caché de la route et chaotique. Nous arrivons en haut d'une montagne de sable après un bon quart d'heure de marche, et regardons le soleil se coucher en communiant avec la pachamama. Nous revenons ensuite vers la Jeep, avec l'eclairage d'une pleine lune jaune (et d'une petite lampe de poche). Nous y prenons un maté en regardant les étoiles.




Nous reprenons ensuite la jeep et arrivons, un quart d'heure après, dans la maison/ferme d'une mamie de plus de 90 ans et de son fils. Pas d'eau courante ni d'électricité. Le fils va à la "ville", Amaicha, une à deux fois par mois, mais nous ne savons pas si il y va en âne ou à cheval. Nous préparons le guizo (nous avions acheté les légumes à Amaicha) à la lumière de la bougie, et le cuisons au feu de bois.






Une soirée assez magique et hors du temps, en somme...

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